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mardi 2 février 2016

L'étonnante Toyota Mirai.


     La Toyota Mirai est la première voiture de série à fonctionner à l'hydrogène (bien que d'autres modèles BMW et Honda aient utilisé la pile à combustible auparavant, mais jamais dans cette ampleur). Pourquoi Mirai ? «  Mirai  » signifie «  avenir  », en japonais. Elle préfigure donc la voiture de l'avenir selon Toyota.
     En réalité, c'est une voiture électrique, mis à part le fait que deux réservoirs d'hydrogène, ultra-renforcés, prenne la place des batteries. L'hydrogène est stocké sous une pression de 700 bars à l’intérieur de deux réservoirs. La perspective de transporter de l'hydrogène instable n'étant pas rassurante, Toyota précise que les deux réservoirs ont été conçus pour résister à une pression plus de deux fois supérieure à celle qu’ils doivent supporter. Et qu’ils ont été soumis à des tests (incendie, collision…) particulièrement sévères.

     Scientifiquement parlant, nous parlerons de pile à combustible plutôt que de moteur à hydrogène. C'est la pile à combustible qui, à partir de l'oxygène contenu dans l'air et du dihydrogène du réservoir créé un courant électrique, courant qui alimente le moteur. Bon, je simplifie le fonctionnement à l'extrême, les scientifiques vont m'en vouloir, mais sur le principe, c'est bien ça. Pour une explication bien plus détaillée, je vous invite à vous rendre ici : http://pileacombustible.free.fr/fonctionnement.htm.

Ce qui pourrait vous séduire...
     L'avantage de ce type de voiture, c'est qu'aucune pollution n'est rejetée, uniquement de la vapeur d'eau. L'orifice servant d’échappement ne rejette que de l'eau à environ 80°C. De quoi se demander si elle ne constitue pas la voiture de l'avenir par excellence. J'en entends dans le fond qui vont me dire : "Et la production d'hydrogène, elle est polluante ?", ce à quoi je répondrai "oui, pour le moment !". Produire l'hydrogène nécessite une source d'énergie (solaire, éolien, gazéification/pyrolyse du bois... ou via des combustibles fossiles). Mais une généralisation de la production par les énergies renouvelables (solaire ou éolien) pourrait en faire une voiture écologique, car plus de moyens seront mis dans la production d'hydrogène par les énergies renouvelables.
     Autre avantage du point de vue écologique : contrairement aux voitures électriques standards, la Mirai ne stocke pas son énergie dans des batteries. Ainsi, le problème majeur du recyclage des batteries ne se pose plus.



Ce qui pourrait vous rebuter...
     Son prix, d'abord. elle devrait coûter 66.000 € hors taxe lors de sa commercialisation très prochaine en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni. Elle pourrait arriver en France, mais pas avant 2017, au prix d'environ... 80.000 € TTC. Cependant, à ce jour, on ne compte qu’une seule et unique station de recharge ouverte au public. 
     Son physique ! Jugé ingrat par la majorité des gens, Toyota l'explique par une volonté de se différencier et de proposer un concept véritablement futuriste. Sur ce point, c'est réussi... En outre, ses énormes ouïes frontales servent surtout à récolter un maximum d'oxygène pour alimenter la pile à combustible et la refroidir.
     Ses performances. Son rapport poids/puissance (154 ch pour 1,5 tonnes  ; le 0-100 km/h est atteint en 9,6 secondes) en font une voiture aux performances convenables, mais ne comptez pas faire la course avec. De toute façon, elle n'est pas faite pour ça, et la pousser dans ses retranchements ferait fondre son autonomie comme neige au soleil. D'ailleurs, son autonomie, est selon Toyota de 500 km environ. Autant dire qu'elle ridiculise sur ce point la plupart des voitures électriques type Renault Zoé avec leurs 150 km d'autonomie réelle. De plus, la Mirai fait "le plein" en trois à cinq minutes, contre un peu moins de 10 heures sur prise domestique pour une Zoé. Reste qu'un plein d’hydrogène est facturé autour de 50 euros, soit 10 euros pour 100 kilomètres...


     Bien sûr, la solution proposée par la Mirai n'est pas encore démocratisée. Mais elle demeure bien plus prometteuse que celle proposée par certains constructeurs avec leurs diesel hybrides (suivez mon regard) ou leurs électriques dont l'autonomie les cantonne à la ville. 
     Et bizarrement, son physique si particulier (euphémisme...), je commence à m'y faire. Pas vous ?