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mardi 12 novembre 2013

La carrière américaine de la Peugeot 505.


     Lancée en France le 16 mai 1979, la Peugeot 505 est une grande routière haut de gamme qui remplace la 504, lancée en 1968. Sa carrosserie signée par le carrossier italien Pininfarina affiche un style classique et élégant. A l'avant, elle reprend le style "yeux en amande", inauguré par la 504, mais grâce à des phares de taille plus modeste, la partie avant est affinée. Son profil est très équilibré et la voiture a une prestance digne de son rang. Sous son capot, on trouve un choix complet de motorisations, toutes à 4 cylindres. Il faudra attendre septembre 1986 pour voir apparaitre une version équipée d'un V6.


     Dès son lancement, la 505 se destine non seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis. En effet, après une trop confidentielle 304 et 604, Peugeot décide de lancer en 1980 sa nouvelle 505 sur le marché américain. Après une mise aux normes obligatoire pour intégrer le marché (de gros pare-choc absorbeur de choc, pot catalysé, pare-brise collé, des barres de renforts latéraux dans les portières ainsi qu’un troisième feu stop), la 505 est prête à fouler le sol du nouveau continent, avec deux finitions, "base" et "S", et trois motorisations, essence, diesel et turbo-diesel.

Les moteurs
     La version essence est un quatre cylindres de 2 litres à injection de 97 ch à 5500 tr/min, tandis que l'offre diesel se compose d'un quatre cylindres 2,3 litres atmosphérique de 71 ch à 4500 tr/min, disponible également avec un turbocompresseur pour atteindre 80 ch à 4150 tr/min

Les niveaux de finition
     La version de base est équipé de quatre freins à disques, d'une direction assistée, de vitres teintées à manivelle, de roues en acier, de sièges en velours, d'une lunette arrière dégivrante et d'une radio AM/FM. Une transmission automatique à 3 rapports et une climatisation sont proposées en option.

     Sur les versions S, la dotation de série est plus riche, avec des vitres électriques teintées, des jantes en alliage, une radio AM/FM à cassette, un toit ouvrant, un verrouillage centralisé des portes, une antenne électrique, un siège réglable en hauteur et l'air conditionné. Par rapport aux versions européennes, les 505 américaines se distinguent par leurs gros pare-chocs, leurs optiques rondes (berline d'avant 1986) puis carrées à l'avant (tous les modèles après 1986) et des feux arrières inclinés et plus volumineux.


Particularité
     L'originalité de la 505 sur le marché américain repose sur son offre diesel. En effet, aux États-Unis, ce type de motorisation est principalement réservé aux camions, même si General Motors propose quelques berlines diesel, comme l'Oldsmobile Delta 88 et la Cadillac Seville, équipées d'un V8 diesel de 5,7 litres. Mercedes-Benz avait également lancé deux ans plus tôt la 300 SD à moteur diesel 5 cylindres turbo, la première berline turbo diesel au monde.

Une Peugeot 505 Turbo Injection break
     La 505 est la première voiture équipée d'un 4 cylindres turbo diesel vendue aux États-Unis. Peugeot compte sur cet atout pour imposer sa nouvelle voiture. Mais la renommée de la 505 aux États-Unis va aussi se construire grâce à un succès inattendu.

     Des versions coupé et cabriolet, principalement destinées au marché US, sont même conçues mais resteront finalement à l'état de prototypes suite à des études de marché peu encourageantes. Toutefois, la version Turbo Injection, déjà existante en Europe en carrosserie berline, aura la particularité d'être proposée en berline et en break aux États-Unis.

La 505 cabriolet, resté à l'état de prototype.

La 505 en yellow cab

     Le constructeur sochalien répond, en 1979, à un appel d’offre et décroche le marché pour le renouvellement complet des taxis de New-York et de Los Angeles, ce qui représente 600 véhicules dans chacune de ces grandes cités. Le marché est obtenu, et au début de l'année 1980, Peugeot livre 1200 modèles 505 turbo diesel prêtes à transporter des passagers le long des grandes avenues de New York et de Los Angeles. Un atout publicitaire qui permettra d’écouler 15 000 exemplaires pendant l’année 1982. Même les intellos branchés de la Côte Est seront conquis par le break 505.
 
La Peugeot 505 en Yellow Cab new-yorkais.
     Face aux grosses Ford et Chevrolet généralement utilisées comme taxis et qui roulent à l'essence, les Peugeot ont un gros avantage : leur consommation nettement plus basse. Alors que les grosses américaines ont besoin de 15 litres d'essence tous les 100 km en moyenne, les 505 se contentent de 9 litres de gasoil, carburant en outre plus abordable.

     Grâce à ce contrat, la 505 bénéficie d'une bonne publicité et son lancement est réussi : en 1982 près de 15000 exemplaires sont vendus, alors que la 604, l'autre modèle vendu par la marque aux États-Unis, ne trouve que 300 preneurs environ. La 505 est appréciée et séduit même la police de Cumberland, dans le Maine. En effet, Peugeot remporte en 1983 ce marché et ce sont des 505 qui composent alors la flotte de cette brigade. Les policiers américains, habitués à évoluer à bord de grosses Ford Crown Victoria, se retrouvent à conduire une voiture "frenchie".
 
 
     Des débuts prometteurs qui malheureusement ne dureront pas du fait de son prix trop élevé. De plus, en 1983, la législation anti-pollution se durcit et la vente de véhicules diesel respectant les normes imposées devient quasiment impossible. Il ne reste plus dans la gamme 505 que les versions essence. Et les chauffeurs de taxis de New York et Los Angeles reviennent à leurs vieilles habitudes en privilégiant, par exemple, les Chevrolet Caprice.
 
 

     Mais ce n'est pas la fin de la 505 taxi, puisqu'elle continue sa carrière en France où, dans les années 1980 elle est très appréciée par cette profession, plébiscitée à coté des Mercedes-Benz. En 1986, elle est même choisie par la société parisienne G7 comme véhicule principal de sa flotte.
 
 
     Peugeot, ayant la dent dure, décide de renouveler l'expérience en septembre 1988, avec la 405. Une expérience qui tournera rapidement au désastre malgré les efforts consentis par le constructeur en termes d’équipements et de prix. Sur cet échec, Peugeot quitte les États-Unis en 1991.

     A ce jour, Peugeot n'a jamais remis les pieds aux États-Unis. Le rapprochement entre General Motors et Peugeot pourrait-il inverser la tendance ?


Une 505 STX V6 de 1988, immatriculée à New York.

FICHE TECHNIQUE DE LA 505 YELLOW CAB
Type : Peugeot 505 2.3 turbo diesel
Moteur : 4 cylindres en ligne
Cylindrée : 2304 cm3
Alésage x course : 94 x 83mm
Puissance : 80 ch à 4150 tr/min.
Alimentation : injection Bosch, turbo compresseur Garrett T03
Distribution : arbre à cames en tête
Allumage : électronique
Transmission :  aux roues arrières, boite de vitesse automatiques à 3 rapports
Pneumatique : 185 SR 14
Empattement : 274 cm
Voies AV/AR : 146/143 cm
Longueur : 474 cm
Largeur : 172 cm
Hauteur : 145 cm
Poids : 1340 kg
Vitesse maximale : 170 km/h


 Galerie photos : la 505 Turbo version US.






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1 commentaire:

  1. Les feux arrières ont-ils été emprunté à la BMW série 6 ?

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