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lundi 11 novembre 2013

Proton Tiara, une AX à la sauce malaise.


     Vous connaissez bien sûr la Citroën AX. Mais avez-vous entendu parler de la Proton Tiara ?
Cette Citroën AX version malaise est issue d'un accord entre PSA et le constructeur malais Proton. Très légèrement restylée et mal finie, elle a fait un gros flop.

Proton, un jeune constructeur malais.
     PeRushan OTOmobil est un constructeur né en 1983. C’était alors une société détenue par l’état malais et Mitsubishi. Elle débute en 1985 avec la Proton Saga (une Mitsubishi Lancer maquillée). Pour lui garantir de bonne ventes, l’état décide de surtaxer les importations. Par conséquent, la Saga est 20% moins chère que la concurrence et détiendra jusqu’à 75% du marché !

Un accord avec PSA.
Planche de bord de la Proton Tiara
     Au début des années 90, Proton est encore totalement dépendant de Mitsubishi qui rechigne à transférer sa technologie. Tan Sri Yahaya Ahmad, alors PDG de Proton, souhaite donc s’éloigner de Mitsubishi et cherche un deuxième partenaire plus enclin au partage de technologies. Il contacte alors PSA. Alors qu'on parlait de Peugeot 306 4 portes, un premier accord est signé le 12 septembre 1995. Il porte sur l’expédition de Citroën AX en kit (pour éviter les taxes sur les importations), qui seront assemblées par Usahasama Proton-DRB, à Pékan.
     C'est un accord gagnant-gagnant : 
- PSA rentabilise une voiture déjà sortie de la gamme française (remplacée par la Saxo)
- Proton se renforce sur le marché des citadines alors totalement aux mains de son concurrent Perodua (partenaire de Daihatsu)

     La Tiara (diadème en malais) reprend la présentation de l’AX GTI, mais elle se contente du petit moteur 1,1 60ch. Uniquement disponible en 5 portes, elle se distingue par rapport à l'AX par sa calandre inspirée des autres Proton et ses feux arrières très légèrement modernisés.

     Dès le 2 novembre 1995, les premières Tiara en kit débarquent à Pékan, sous le yeux de Claude Satinet (Citroën) et Tan Sri Yahaya Ahmad. Mais au lieu des 20 000 unités par an, la production culminera à 14 297 véhicules en 1997 puis retomberont. Du fait de sa finition bien moins rigoureuse que celle des autres modèles de la gamme (eux-même issus de Mitsubishi), les malais préfèreront la bouder.


Un enchainement de mauvaises circonstances.
     La crise Asiatique de 1997 ne l'aide pas à se vendre, et PSA a interdit à Proton de l’exporter, Yahaya Ahmad meurt dans un accident d’hélicoptère et son successeur veut revenir vers Mitsubishi. Il est vrai que PSA n'est finalement pas plus coopératif que Mitsubishi en matière de transfert de technologie, se contentant de proposer un modèles ancien à la technologie dépassée (tout comme en Chine, où il vend à l'époque de vieilles ZX sous le nom de Fukang).
En 1999, après seulement 118 Tiara, Proton préfère stopper la production. En tout, environ 30 000 Tiara furent produites, là où les objectifs étaient de 20 000 exemplaires par an.. Il faudra attendre 2005 et la Proton Savvy pour que la marque renoue avec les citadines.




La Citroën AX GTi, base utilisée pour la Proton Tiara.
La Citroën AX GTi.
Voir aussi :
- Talbot Samba 2 : Une Citroën AX mort-née sous le signe de Talbot.
- La Citroën AX Évasion, une AX break.
- Les tribulations de la Citroën ZX en Chine.

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