Au début de la Seconde Guerre Mondiale, la Pologne et son industrie automobile sont totalement ravagés. Un comité central pour la motorisation est mis en place en 1946, et annonce la création d’une industrie automobile. C’est dans cet esprit que FSO (Fabryka Samochodów Osobowych) voit le jour le 27 décembre 1947. L’année suivante, des accords sont signés pour la production d’un modèle Fiat à partir de 1950.
La FSO Warszawa M20. |
La construction d’une nouvelle usine débute en mai 1949 à Varsovie. Mais l’URSS de Staline voit ces négociations avec le groupe italien d’un très mauvais œil, et fait cesser toute collaboration entre Fiat et la Pologne. En compensation, le gouvernement soviétique offre aux polonais la possibilité d’assembler sous licence des GAZ M20 Pobieda dans la nouvelle usine, dans un premier temps avec des pièces russes acheminées en Pologne, puis avec des pièces produites sur place.
Une FSO Syrena 102. |
L’accord officiel entre les deux pays est signé le 25 janvier 1950. Cette Pobieda assemblée en Pologne s'appellera FSO Warszawa. Elle sera plusieurs fois restylée par la suite.
Dans les années 50, les ingénieurs de FSO penchent sur un modèle petit et abordable. Ainsi naitra la Syrena, équipée d'un bicylindre deux-temps de 22 chevaux. Après la production dans les années 30 de modèles Fiat (la Fiat 518 Ardita renommée Fiat Polski 518, la Fiat 508 Balilla sous le nom Fiat Polski 508) par la PZinz (usine et cabinet d'ingénierie national dépendant du Ministère de la Défense), Fiat allait faire un retour en Pologne pour la première fois depuis la dissolution de la PZinz par les allemands en 1939, et ce grâce à FSO.
La Fiat 125, base de la Polski-Fiat 125P. |
En effet, en 1965, le Gouvernement polonais choisi la Fiat 125 comme voiture porte drapeau de la Pologne pour assurer la motorisation de masse du pays. Un contrat de licence est signé entre Fiat et le Gouvernement Polonais. Fiat prend en main l'usine FSO, et la restructure. En 1967, FSO entame enfin la fabrication sous licence de la Fiat 125, qui se différencie de sa cousine italienne par ses feux ronds, alors qu’ils étaient carrés sur la version originale. Pour marquer sa spécificité, la voiture sera d’ailleurs rebaptisée Polski-Fiat 125p.
La Polski-Fiat 125P. |
En réalité, les différences sont plus profondes puisque
la 125p n’avait pas droit aux motorisations modernes de la 125 et
reprenait les vieux blocs 1.3 de 60 chevaux et 1.5 de 75 chevaux des
Fiat 1300 ou 1500. Il faudra attendre 1972 pour que la 125p ait droit
aux 1.3 de 65 chevaux et 1.5 de 82 chevaux, plus modernes. Exportée dans
tous les pays du bloc de l’Est, elle fut également un temps importée en
Europe de l’Ouest, tout comme son clone Zastava 125p, construit en
Yougoslavie.
Sa cousine Fiat 124 sera produite à Togliatti, en URSS, constituant la toute première Lada. Mais ceci est une autre histoire dont je vous reparlerai dans un prochain article sur la Lada "Zhigouli".
Le contrat de licence expire le 31 décembre 1982 et la production se poursuivra jusqu'en 1991, sous le logo FSO. 1.445.699 exemplaires de la 125P seront produits sur les chaines polonaises.
Mais revenons à la fin des années 1970. La gamme FSO est composée de la 125P, mais aussi de l'antédiluvienne Syrena. Afin de moderniser sa gamme et marquer sa différence avec Fiat, FSO fait appel à Italdesign pour lui dessiner un nouveau modèle, sur la base de la 125P.
FSO Polonez |
Elle s'appellera FSO Polonez et sera présentée le 3 mai 1978. L'histoire veut que son design fût initialement destiné à la Lancia Delta de 1981, mais Lancia rejeta ce projet. Il s’agit d’une berline à hayon de taille moyenne, capable d’accueillir
cinq passagers et qui reprend pour sa face avant les gênes stylistiques
de la 125p, avec ses quatre phares ronds. Le style est assez actuel pour l’époque, mais la conception reste très
rustique : c'est une
propulsion dotée d’un essieu rigide et de ressorts à lames à l’arrière.
- le 1300 de 65 ch (uniquement pour le marché intérieur)
- le 1500 de 82 ch.
A l'automne 1978, la Polonez est exportée en Europe, uniquement avec le moteur 1500 qui lui permet d'atteindre les 160 km/h. En France, c'est le réseau Chardonnet qui la vend sous le nom de Polski 1500, au prix de de 27 300F, soit 10 000F de plus que la berline 125P.
Un modèle équipé du 2 litres de 112 chevaux de la Fiat 132 sera produit
en série limitée dès 1979, principalement destinés à l'administration.
En 1980, une étude de coupé Polonez est commandée par les dirigeants de FSO. Le style et confié à Fiat tandis que l'on cherche un nom par le biais d'une consultation des lecteurs du journal Zycie Warszawy, qui finalement conseillent la conservation du nom Polonez. Ce coupé, disponible avec les mêmes blocs que la berline, sera produit à 300 exemplaires entre 1980 et 1983, dont quelques exemplaires dotés de l'injection. Il ne faut pas confondre la carrosserie coupé avec la 3 portes, ultérieure et beaucoup plus produite, qui partage plus de pièces avec la berline 5 portes. Par rapport à la berline, les portes du coupé sont allongées de 170 mm, la face avant est spécifique (reprise plus tard sur la berline), les montants centraux sont chromés, les sièges sont basculants et les vitres de custode arrières s'entrouvrent.
C’est l’année suivant que la Polonez a droit à sa première motorisation diesel : un 2.0 de 84 chevaux produit par l’italien VM Motori. La demande est très faible et la voiture plus onéreuse à fabriquer et, du coup, seuls une petite centaine d’exemplaires sortiront des chaînes.
En 1980, une étude de coupé Polonez est commandée par les dirigeants de FSO. Le style et confié à Fiat tandis que l'on cherche un nom par le biais d'une consultation des lecteurs du journal Zycie Warszawy, qui finalement conseillent la conservation du nom Polonez. Ce coupé, disponible avec les mêmes blocs que la berline, sera produit à 300 exemplaires entre 1980 et 1983, dont quelques exemplaires dotés de l'injection. Il ne faut pas confondre la carrosserie coupé avec la 3 portes, ultérieure et beaucoup plus produite, qui partage plus de pièces avec la berline 5 portes. Par rapport à la berline, les portes du coupé sont allongées de 170 mm, la face avant est spécifique (reprise plus tard sur la berline), les montants centraux sont chromés, les sièges sont basculants et les vitres de custode arrières s'entrouvrent.
C’est l’année suivant que la Polonez a droit à sa première motorisation diesel : un 2.0 de 84 chevaux produit par l’italien VM Motori. La demande est très faible et la voiture plus onéreuse à fabriquer et, du coup, seuls une petite centaine d’exemplaires sortiront des chaînes.
Les premières évolutions ont lieu en 1981, avec l’apparition
d’une boîte à cinq vitesses, d’un spoiler à l’arrière et d’une banquette
rabattable.
1986 est une année important pour la Polonez puisqu’elle subira son premier restylage, après huit années de carrière. Les
changements concernent principalement la face avant et une troisième vitre latérale qui modernise sa ligne (tout est relatif). Sous le capot
également, les modifications sont sensibles puisque deux nouveaux
blocs 1.6 font leur apparition : un essence de 87 chevaux et un
diesel en provenance de chez Volkswagen. La Polonez 1600, à moteur 1598 cm³ de 85 ch, autorise une vitesse de pointe de l’ordre de 165 km/h. En France,
la 1500 prend le nom d’Alizé et la 1600 celui de Mistral.
En 1990, production en petite série de la Polonez 2.0 SLE à moteur Ford de 105 ch.
FSO Polonez de 1994 |
En 1992, après un an d'absence, la version restylée fait son retour en Europe, sous le nom Polonez Caro. Grâce à un moteur 1.9 diesel de 71 ch d’origine PSA, FSO espère relancer sa carrière à l’exportation. Il n’en sera rien… De 1841 exemplaires en 1988, les immatriculations de FSO en France
tombent à 161 unités en 1991, puis à 10 voitures en 1992. L’importation
est stoppée, avant de reprendre brièvement en 1993, puis à nouveau en
1995. Le marché belge n’est pas mieux loti, puisque moins de 50 voitures
trouvent preneur chaque année à partir de 1991.
La Polonez Atu |
La FSO Caro Plus. |
A l'occasion d'un dernier léger restylage en 1997 (nouvelle calandre, nouveaux feux arrière, nouvel intérieur), les Caro et Atu deviennent Caro Plus et Atu Plus. La version break Kombi est présentée en mai 1999, et sa
commercialisation débute en juillet… pour s’arrêter en décembre, devant
la faible demande.
La continuité des Caro Plus et Atu Plus est menacée par Daewoo (la Lanos
est désormais produite sur place). D’ailleurs, les voitures sont
progressivement renommées Daewoo-FSO à partir de 2000. Les dernières Polonez
sont fabriquées en avril 2002, et seront bien malgré elles les
dernières vraies voitures de la marque FSO.
Néanmoins, l’usine continue de produire des Lanos pendant quelques années, alors que General Motors, propriétaire de Daewoo (en faillite), a rendu sa liberté au constructeur polonais.
La Polonez Atu Plus. |
Le 13 juin 2005, l’État polonais vend 20 % du capital de l’entreprise au constructeur ukrainien ZAZ, qui en détiendra 88 % dès la fin de l’année. La Chevrolet Aveo est produite chez FSO depuis 2008. La licence Daewoo ayant pris fin en 2009, elle a désormais l’usine pour elle seule.
La Polonez Kombi, restée seulement 5 mois au catalogue. |
La Daewoo-FSO Polonez Cargo Plus, aménagée en ambulance. |
- FSO Polonez (1978-1988)
- FSO Polonez « phase 2 » (1986-1989)
- FSO Polonez « phase 3 » (1989-1991)
- FSO Polonez Coupé (1980-1983)
- FSO Polonez Caro (1991-1997)
- FSO Polonez Atu (1996-1997)
- FSO Polonez Caro Plus (1997-2002)
- FSO Polonez Atu Plus (1997-2002)
- FSO Polonez Kombi (1999)
- FSO Polonez Analog
- FSO Polonez Cargo
- FSO Truck (1997-2002)
- FSO Truck Plus (1997-2002)