samedi 28 septembre 2013

Ford Ka Concept, un avant goût de Ford Ka.


     En 1994, la plus petite automobile de la gamme Ford est la Fiesta. Née en 1976 et concurrente des Opel Corsa et autres Renault 5 (puis Supercinq) et Peugeot 205, elle en est à sa troisième génération

     Seulement, afin de concurrencer la Renault Twingo, présentée au Mondial de l'automobile de Paris de 1992 et lancé en 1993, le constructeur présente un concept-car au salon de Genève 1994, la Ford Ka Concept.




      Sous ce concept-car à la ligne très "bio-design" toute en rondeurs, on reconnait déjà quelques traits de ce qui deviendra la Ford Ka trois ans plus tard. 

     La Ford Ka de série sera finalement la première voiture bénéficiant du "New Edge design" de Ford, qui donnera plus tard les lignes des premières Focus.


La Ford Ka de série (ici, une Ka Pack de 2000)

La Ford Ka de série.

lundi 23 septembre 2013

La Citroën AX Évasion, une AX break.


     La Citroën AX a été présentée en 1986, et était destinée remplacer la Visa et la LNA dont les longues carrières tardaient à s'achever. D'abord disponible uniquement en trois portes, la citadine AX se veut économique, à produire, à utiliser, et à entretenir. Deux ans plus tard, une version cinq portes vient élargir la gamme AX.

     C'est sur la base de l'AX cinq portes qu'Heuliez présente l'AX Évasion au Salon de l'Automobile de Paris en octobre 1988. L'idée de ce prototype était de combiner un maximum d'espace intérieur avec un gabarit extérieur minimum. Sur une plate-forme dont l'empattement a été allongé de 23 cm (soit une longueur totale de 3,73 mètres), le concept-car propose un van surélevé dont l'habitabilité accrue permet de proposer jusqu'à sept places assises en trois rangées. L'AX Evasion est petite à l'extérieur, mais grande à l'intérieur.

     Destinée à une clientèle de mères de famille emmenant les enfants à l'école, cette voiture est asymétrique. Si elle dispose de deux portes sur le flanc droit, côté trottoir, elle ne dispose que d'une porte côté gauche, pour la conductrice. Elle bénéficie d'un toit translucide à l'avant. Son intérieur est tendu de tissus en laine Woolmark, car Heuliez collabore avec la marque anglaise depuis le break BX Woolmark. Très logiquement, l'AX Évasion Heuliez est équipée d'un toit ouvrant Webasto-Heuliez modèle "Spoiler roof". Elle fut ensuite remise en configuration année-modèle 1993 et repeinte en coloris vert métallisé, qu'elle a encore aujourd'hui, pour une représentation à la direction de Citroën, qui demeura sans suite.


Lorsqu'elle fut présentée en 1988, l'AX Evasion était grise.
C'est pour sa remise en configuration année-modèle 1993
qu'elle prit une couleur verte et bénéficiera du
restylage de la phase 2.
    L'unique exemplaire de cette AX Évasion a été mis en vente le 7 juillet 2012 par Artcurial. Il était annoncé en bon état de présentation, avec 12 kilomètres au compteur. Il est équipé d'un moteur quatre cylindres et d'une boîte de vitesses à 5 rapports. Le véhicule n'a jamais fait l'objet d'une immatriculation. L'estimation de son prix se plaçait entre 6 000 et 10 000 euros. Finalement, elle n'a été vendue qu'à 4 275 euros avec les frais.






Sur le même thème :
   
Talbot Samba 2 :
une Talbot basée sur l'AX.
    Proton Tiara, une AX
à la sauce malaise.

mercredi 18 septembre 2013

Les tribulations de la Citroën ZX en Chine.


     Pour avoir le droit de produire et vendre une voiture en Chine, un constructeur non-chinois est obligé de s'associer à une entreprise locale (dans le jargon économique, on appelle cela une Joint Venture).

La Fukang 5 portes.
      Citroën s'est donc associé au constructeur chinois Dongfeng pour lancer la ZX en Chine en la nommant Fukang. Elle était disponible en 5 portes (tel qu'on l'a connu en Europe), mais aussi en 4 portes (berline à coffre). Lancée en Chine le 8 août 1992, elle y sera produite jusqu'en 2003.








      Une version légèrement modernisée, l'Elysée, fit son apparition en 2003, reprenant les phares avant de la Peugeot 306 phase 2.





     En 2008, l'Elysée bénéficie d'un profond restylage et devient C-Elysée. Elle est toujours basée sur notre vieille ZX, mais hérite de retouches qui lui permettent d'être plus en rapport avec les Citroën modernes. Sa planche de bord, quant à elle, est directement issue de celle de la Xsara que nous avons connu. Disponible avec trois niveaux de finition et cinq versions, la C-Elysée ne disposait que d'une seule motorisation 1.6i 16v disponible en boîte manuelle 5 rapports ou automatique 4 rapports.









C'est de profil que l'on reconnait la base de la ZX.


La planche de bord de la C-Elysée est reprise de la Xsara.



     Très critiquée à sa sortie, car issue d'une base vieillissante datant de 1991, la C-Elysée laissera finalement la place, fin 2013, à la C-Elysée 2ème génération, qui est la jumelle de la Peugeot 301.
Les jumelles C-Elysée 2 et 301 sont surtout destinées aux marchés émergents.
     Comme vous pouvez le constater sur les deux photos ci-dessous, cette nouvelle C-Elysée est une voiture moderne et n'a finalement plus rien à voir avec sa devancière.



Voir aussi : 
- Proton Tiara, une AX à la sauce malaise.
- Hongqi CA 7200, une Audi 100 chinoise.
- La Soyat Unique, une Seat Ibiza chinoise.

lundi 16 septembre 2013

Talbot Arizona : l'histoire de la Peugeot 309.

Un prototype pré-production de la Talbot Arizona.
     Celle que beaucoup de connaisseurs considèrent comme la dernière Talbot avait de grandes chances de s’appeler en réalité Arizona. Ce nom rappelait l'Horizon qu'elle remplace, et perpétuait les noms finissant en A (Samba, Solara, Tagora...). Afin de bien comprendre son histoire, il convient de la placer dans se replacer dans le contexte historique.

Contexte historique.
Un des premiers prototypes de Talbot Arizona
surpris par la presse auto espagnole.
     En 1970, la marque française Simca fait partie intégrante de Chrysler Europe (qui regroupe Hillman, Humber et Sunbeam). Cependant, en août 1978, Chrysler est dans une très mauvaise situation financière et décide de vendre ses activités européennes. Le groupe PSA Peugeot-Citroën se porte acquéreur et hérite des usines de Poissy (France), Linwood, Ryton (Grande-Bretagne) et Madrid Villaverde (Espagne). L'accord entre PSA et Chrysler interdit à Peugeot d'utiliser la marque Chrysler. Peugeot décide alors, pour remplacer le nom de Chrysler, d'exhumer un nom ancien qui appartient à Simca, connu tant en France qu'en Grande-Bretagne : Talbot.

     Dès juillet 1979, le nom Talbot devient la marque de toutes les anciennes filiales de Chrysler et sera accolé au nom Simca en France. Tous les modèles alors en production sont alors restylés (par exemple, les Simca 1307/1308 sont retouchés et deviennent Talbot 1510).

Les raisons de l'échec de Talbot
     - Suite à ce changement de nom qui a perturbé les consommateurs, l'image de la marque devient floue (quelle est la marque de la voiture ? Chrysler, Simca ou Talbot ?).
     - Le choc pétrolier et la crise économique qui en résultat n'arrangera rien.
     - Les modèles sont vieillissants : la Solara est en fin de vie, les ventes du Rancho sont anecdotiques, la grande Tagora est victime du choc pétrolier et concurrence directement sa sœur Peugeot 604. Quant à la Samba, elle n'est qu'une 104 coupé rallongée et voit ses ventes chuter. Talbot avait quand même pour projet de remplacer sa Samba par un dérivé d'AX.
      - Des grèves massives, et parfois violentes détruiront la confiance des acheteurs potentiels.
     - Afin de réduire les coûts, Peugeot décide de fusionner les réseaux de distribution Peugeot et Talbot. Cependant, les concessions Peugeot seront peu motivés à vendre les ex-Chrysler-Simca, préférant vendre les modèles Peugeot. Pire, certains concessionnaires préfèrent changer tout simplement de marque, plutôt que vendre des Talbot.



Remplacer la Talbot Horizon.
     Afin de remplacer la Talbot Horizon, les ingénieurs de Talbot (toutes les forces de la maison-mère étant jetées dans le développement de la 205) développent une remplaçante sous le nom de code C28. Elle doit être lancée en 1985. Quelques modèles d’avant série étaient estampillés Horizon. Ce projet prend une importance capitale pour l’avenir de la marque. 
     Cette voiture se démarque particulièrement de sa cousine de même segment Peugeot 305 par un hayon à l'arrière. Elle reprend, afin de limiter les coûts, une plate-forme de Peugeot 205 rallongée (en y prêtant un œil attentif, on remarque que les portières sont communes aux deux modèles), des moteurs d'origine Simca et des feux arrières dont le dessin est très proche de ceux de la Peugeot 505 Phase 2, qui sortira en juillet 1985. Le dessin global est quant à lui assez proche des prototypes d'expérimentations aérodynamiques Peugeot VERA Plus (1982) et Vera Profil (1985). 

     Tout est fini, la voiture est au point. Les monogrammes, la calandre badgée Talbot... Jacques Calvet assure dans un discours à l’usine de Poissy que la prochaine voiture produite sur place sera une Talbot Arizona. Cette promesse publique a même été confirmée par le premier ministre Pierre Mauroy en décembre 1983, lorsqu’il s’agissait de sortir du second conflit de grève.
Un prototype pré-production.
Remarquez l'intrigant badge Horizon.

     La Talbot Arizona est censée apporter un regain de production et ainsi relancer la marque. Cependant, l'image de marque de Talbot est devenue mauvaise. Tellement mauvaise que vendre le projet C28 sous la marque Talbot signifiait lui donner un handicap difficile à surmonter.

     En janvier 1985, L'Auto-Journal débusque la future voiture, hésitant à l’appeler Peugeot 206 ou Talbot Arizona, tout en précisant qu'elle pourrait "probablement" être badgée Peugeot.


     A quelques semaines du début de la production, la direction de PSA se résout à annoncer à la presse le proche lancement du véhicule : son nom, Peugeot 309... La voiture est badgée du Lion, à la hâte. Le couperet est alors tombé, et Talbot est à la volonté du groupe PSA. Le groupe, à la situation financière délicate, ne pouvait sauver Peugeot et Talbot. Cette décision scellera l'avenir de Talbot, condamnée à disparaitre.

Une Peugeot "à part".
     Lorsque sa production débute, en octobre 1985, la Peugeot 309 (ex-Talbot Arizona) se positionne dans la gamme Peugeot entre les 205 et 305. Elle se voit attribuer une numérotation à part dans la gamme (numérotation en x09), ce qui prouve l’introduction imprévue de ce modèle au sein de la famille Peugeot. Son style la place également à part du reste de la gamme. Le hayon arrière des premiers modèles n'a pas d'armature : la porte est fixée directement sur la "bulle" arrière, elle-même collée aux charnières.
Une Peugeot 309 SR de 1985.

Les motorisations.
     Jusqu'en juillet 1989, les versions basses 1.1, GL 1.1, GL Profil 1.3 et GR 1.3 seront équipées de moteurs d'origine Simca-Talbot. Ces deux moteurs (E1A et G1A), de respectivement 1 118 cm³ et 1 294 cm³, ont un carter en fonte et un arbre à cames latéral. Ils sont connus pour être bruyants mais très robustes. Il requièrent peu d'entretien et conservent la distribution par chaine.



Une Peugeot 309 phase 1

La planche de bord de la 309 phase 1
Le restylage.
Une 309 phase 2. On remarque la calandre
en adéquation avec le style Peugeot.
     Au millésime 1990, la 309 subis un gros restylage afin d'être mieux intégrée à la gamme Peugeot. Sa planche de bord devient plus harmonieuse, sa calandre reprend le style Peugeot, les feux arrières ressemblent à ceux de la récente Peugeot 405. Le seuil de coffre est abaissé jusqu'à la base des nouveaux feux arrières et la bulle arrière est mieux intégrée avec des charnières invisibles. Les versions GE/XE, GL/XL Profil et GR 1.3 abandonnent les deux moteurs Poissy pour des mécaniques Peugeot.

Les feux de la phase 2 reprennent le dessin de ceux de la 405.
     En huit années de commercialisation, Peugeot aura écoulé en tout 1 635 1321 exemplaires de la 309. Un succès plutôt mitigé, malgré ses qualités routières, en grande partie à cause de sa concurrente directe, la Renault 11. Les projets de break et cabriolet présenté par Heuliez et Gruau resteront, quant à eux, à l’échelle de prototype.





Les 309 GTI.
Planche de bord de la 309 phase 2.
     A la vue du succès de la 205 GTI, Peugeot décide de concevoir une 309 GTI. La présentation passe par un spoiler avant, 2 anti-brouillard et 2 feux longues portée, 4 freins à disque dont 2 ventilés à l’avant, des jantes en aluminium, un becquet arrière, et comme sa petite sœur, un liseré rouge parcourt toute la ligne de caisse. Elle reprend le 1.9 de la 205 (130 ch à 6000 tr/min), pour une vitesse de pointe de 200 km/h.

     Une version plus évoluée verra le jour en 1992 : la GTI 16. Elle reprend le 1905 cm3 mais avec une culasse 16 soupapes. Le 1.9 délivre alors 160 ch à 6500 tr/mn. Son poids est ramené à 975 Kg et l’auto pouvait atteindre les 220 km/h et passer de 0 à 100 en 7.8s.

La Peugeot 309 GTI, reconnaissable à son liseré rouge.
Peugeot 309 GTI16
La fin de Talbot.
     Quand à la marque Talbot, elle va alors s'éteindre peu à peu, d'abord en France en 1986 puis en Espagne en 1987 avec l'arrêt de la Solara et de l'Horizon. En Grande-Bretagne, la marque vivra encore jusqu'en 1994, en continuant de vendre un unique modèle, le Talbot Express, frère jumeau des Peugeot J5 et Citroën C25.

Le prototype Vera Profil, dont la ligne
a inspirée celle de la Peugeot 309.
Le prototype Vera Profil
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de la Peugeot 505.